Sur le campus de l’Université de Lausanne, Karamuk Kuo ont conçu un édifice soigné, bien intégré, qui dévoile une richesse spatiale à l’intérieur. Mais comment cette architecture réagit-elle à l’usage au quotidien?
Anne-Laure Louis-Thérèse et Sofia Pereira Sousa
Dans les années 1960, l’architecte américain Robert Venturi publiait un ouvrage-manifeste en réaction au modernisme dominant. Il y défendait une architecture ouverte aux contradictions et à la complexité du réel. Bien que formulée dans un autre contexte, sa réflexion offre une analogie intéressante pour aborder l’écart entre intention et usage aujourd’hui. C’est donc dans cet esprit que nous avons abordé l’analyse du «Synathlon», un bâtiment contemporain inauguré en 2018 sur le campus de l’Université de Lausanne, conçu pour réunir plusieurs instituts dédiés au sport, à la recherche et à la formation. Nous n’avons pas souhaité réduire notre regard à une simple critique technique ou fonctionnelle. Mais assumer un regard subjectif, nourri à la fois par nos lectures et par nos observations sur le terrain, afin de comprendre ce que ce bâtiment provoque réellement aux gens qui le fréquente.

Le Synathlon bénéficie d’une localisation stratégique, à l’entrée du campus de l’UNIL, en lisière d’une promenade arborée qui descend jusqu’au lac.
Synathlon : Architecture du lien entre sport et recherche
Situé à l’entrée du campus de l’Université de Lausanne, face au lac Léman, le Synathlon occupe une position stratégique qui en fait à la fois un seuil symbolique et un repère spatial. Inauguré en 2018 sur le campus de Dorigny à Lausanne, le Synathlon est né d’une ambition politique et architecturale forte: celle de matérialiser un point de convergence entre le sport international, la recherche universitaire et la formation spécialisée. Son nom-même en porte la trace car il est la contraction de syn (du grec sýn, «ensemble») et athlon («compétition»). Synathlon évoque explicitement l’idée de rassembler plusieurs disciplines autour d’un même projet, à la croisée des savoirs et des pratiques sportives. En réunissant quatre institutions sous un même toit (ISSUL1, FISU[2], AISTS[3], CSI[4]), il entend dépasser les logiques de cloisonnement fonctionnel pour incarner un lieu d’échange, de transversalité et de visibilité. Issu d’un concours SIA[5], le bâtiment projeté se veut à la fois emblématique et discret, durable et intelligible. Son atrium central, baigné de lumière, a été pensé pour fluidifier les circulations et favoriser la rencontre.

Notes
1. Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne
2. Fédération Internationale du Sport Universitaire
3. L’Académie internationale des sciences et techniques du sport
4. etc…
[5] Rapport de jury SIA
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