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  • Un cristal qui reflète plus qu’il ne révèle, derrière la vitrine du Swiss Tech Convention Center

    Joyau de verre à la lisière du campus, le SwissTech Convention Center fascine autant qu’il interroge : vitrine de l’innovation ou mirage coûteux d’un rayonnement académique rêvé ?

    Porte d’entrée du campus EPFL, à l’endroit où des flots d’étudiants se dépêchent de sortir du métro, un bâtiment aux allures de cristal trône sur une vaste dalle de béton. Avec sa silhouette anguleuse, ses grandes façades vitrées et son porte-à-faux spectaculaire, le bâtiment intrigue autant qu’il interpelle. Il ne laisse aucun passant indifférent, attire l’œil sans que sa fonction ne soit directement lisible. Telle est la première impression que l’on a du SwissTech Convention Center (STCC).

    Véritable repère dans le paysage urbain, il incarne l’ambition portée par Patrick Aebischer, dont la présidence de l’EPFL (2000-2016) va résolument viser à donner une nouvelle image au campus afin d’amplifier son rayonnement, notamment avec des constructions emblématiques. Le projet du STCC s’inscrit dans le projet Campus 2010. Celui-ci vise à renforcer l’attractivité et le positionnement international de l’EPFL en dotant le site d’infrastructures d’enseignement et de recherche de pointe. Le plan intègre la création d’équipements complémentaires destinés à « favoriser une véritable vie de campus ». L’objectif est alors d’ « encourager une dynamique sociale riche et vivante », en résonance avec les activités académiques. Dans cette idée de faire du campus un lieu d’échange et d’innovation, l’EPFL ouvre en juin 2006 un appel d’offres qui s’adresse à des équipes pluridisciplinaires composées d’investisseurs, architectes, ingénieurs, planificateurs et constructeurs concernant « les études, le financement, la réalisation et la gestion d’un centre de conférences et rencontres, d’une galerie marchande et de logements pour étudiants et hôtes académique ». C’est ainsi que sont lancés les premières esquisses de ce que l‘on appellera quelques années plus tard le Quartier Nord. L’appel d’offre pour le Swiss Tech Convention Center s’inscrit ainsi dans une opération urbaine à part entière. Avant le lancement de la procédure le site n’était pas urbanisé, un seul édifice expérimental y était implanté. Ce petit projet était relié au campus par le passage souterrain qui est, toujours aujourd’hui, l’un des seuls accès à cette partie du campus. C’est le bureau Richter Dahl Rocha & Associés architectes SA avec HRS Real Estate SA qui remportent l’appel d’offre. Leur projet se distingue par un repositionnement des éléments du programme. En se détachant du schéma proposé dans le cahier des charges programmatique, les architectes dessinent un projet urbain composé d’une place, un véritable espace public de référence pour le Quartier Nord. Cette piazza articule le centre des congrès, le complexe de logements étudiants et les commerces qui bordent la nouvelle station « EPFL » du métro M1. En créant un nouveau quai de métro au nord, les architectes redéfinissent la porte d’entrée principale du campus. Avec ce nouvel arrêt, la ligne de métro change d’échelle : elle devient un véritable « axe de l’hypercentre », là où elle ne faisait autrefois que longer paisiblement des terrains encore vierges de toute construction.

    Un joyau pour faire rayonner l’innovation

    Concernant le nouveau centre de conférences, c’est le projet d’un cristal dont le scintillement doit éblouir et attirer de nouveaux chercheurs qui est convenu. Mais de quelle manière penser l’implantation d’un joyau de l’innovation ? D’un espace en friche, le quartier Nord devient un pôle urbain dense et dynamique.  Le choix de cet emplacement augmente la liaison entre la ville et le campus. On voit se dessiner une opération plus urbaine que réellement universitaire : la construction d’un bout de ville au Nord du campus. Les architectes le soulignent eux-mêmes : « Nous avons eu la grande chance et le privilège d’imaginer et de créer un morceau de ville, qui vient compléter les infrastructures existantes du campus de l’EPFL ». Il s’agit alors de compléter le campus en y greffant de nouvelles perspectives de rayonnement. Concernant le STCC, celui-ci semble prétendre à la création d’une réelle effervescence qui pourrait rythmer la vie du campus en l’ouvrant à un public extra-universitaire. « Il devait se greffer sur un large campus pour y susciter une dynamique événementielle nouvelle »1. D’après les architectes du STCC, la visibilité est l’élément central qui a défini l’implantation du bâtiment sur la parcelle. Sa localisation, à la lisière du campus, constitue un réel repère dans le paysage et contraste avec les silhouettes environnantes. Il n’est donc pas question de penser un édifice qui se fond dans le tissu du campus. Au contraire, il s’agit de rompre avec celui-ci afin de mettre en scène les nouvelles ambitions de l’EPFL. Ce nouveau « temple du savoir »2 marque ainsi une rupture formelle et symbolique dans le paysage.

    Ce cristal de l’innovation s’inscrit dans un mouvement de gestes iconiques sur le campus mené par Patrick Aebischer. Il commande un objet sculptural qui se doit de marquer les esprits. « En quelques mois seulement, dira-t-il, le Swiss Tech Convention Center est devenu une icône, un emblème, un lieu d’inspiration du Campus au même titre que le Rolex Learning Center au début des années 2010 »3. Cette pensée s’inscrit dans un contexte mondial de gestes iconiques où l’image et la forme sont au cœur des réflexions. Et si l’image devenait un levier essentiel du rayonnement scientifique du campus ? Le STCC, avec sa forme sculpturale évoquant une pierre précieuse étincelante fait écho à une série de bâtiments emblématiques de la période. Nous pouvons citer la Casa da Música de Rem Koolhaas à Porto, la Philharmonie de Paris de Jean Nouvel, la Fondation Louis Vuitton de Frank Gehry ou encore le Musée des Confluences à Lyon, tous imaginés à la même période. Il s’agit de projets que l’on pourrait facilement associer à ce courant de pensée du début du nouveau siècle du fait de leur forme, leur rapport au site et leur matérialité. Ces bâtiments partagent une même ambition : surprendre, interpeller, marquer. Mais à quel prix ? Faut-il être spectaculaire pour être mémorable ? Ces architectures-sculptures fascinent-elles vraiment ou divisent-elles autant qu’elles ne marquent ? Autant de questions que soulève le STCC, véritable signal d’entrée du campus, à l’heure où l’architecture s’accorde au spectaculaire pour affirmer son statut et ses ambitions.

    Vitrine de l’innovation, un cristal qui reflète plus qu’il ne laisse transparaitre.

    Le coût d’un bijou 

    Ce centre de congrès ultra high tech, financé à hauteur de 120 millions de francs prétend faire rayonner le « made in Switzerland » à l’internationale. Il constitue un vecteur essentiel pour valoriser les avancées des chercheurs de l’Innovation Park. Véritable outil de connexion, le campus start up de L’EPFL pourra ainsi dévoiler et mettre en lumière leurs savoirs. Comme le soulignait la vice-présidente de la planification et de la logistique de l’EPFL, « pour son nouveau centre des congrès, l’EPFL a poussé encore plus loin sa réflexion systématique et innovante, en valorisant au mieux toutes les sources d’énergie disponibles à proximité et en offrant une vitrine à des technologies énergétiques émergentes ». Bâtiment vitrine, il s’agit du premier au monde à utiliser un vitrage photovoltaïque basé sur une technologie développée par Michael Grätzel, un professeur et chercheur de l’EPFL. Il est également équipé de sièges rétractables utilisant un système modulable appelé Gala ou encore des parois amovibles qui peuvent disparaître en l’espace de quelques secondes. Transformer et jouer avec l’espace : telles sont les ambitions d’un projet modulable. Le bâtiment nous semble vivant, capable de se métamorphoser en l’espace de quelques secondes pour accueillir toujours plus d’événements. Plus qu’une vitrine, il est une carte de visite du campus et de l’innovation. Dès lors, comment maintenir l’image de ce centre des congrès qui s’inscrit dans une compétitivité internationale ? De quelle manière rentabiliser une opération aussi coûteuse ? Le bâtiment nous semble ouvert à tous les possibles grâce à sa modularité spectaculaire ; le nombre de possibilités n’est-il pas trop ambitieux ? Sa forme et tous les moyens techniques déployés sont-ils justifiés ? Des questions que nous avons posées à plusieurs reprises mais qui sont toujours restées sans réponse. Si le centre n’est pas à la hauteur de ce qu’il prétend incarner, peut-on l’assumer ? Nous sommes venues à nous demander : et si cette image de réussite n’était, au fond, qu’un discours de façade, déconnecté d’une réalité bien plus contrastée ? Plus souvent animé par des événements privés que publics, certaines salles de réunion restent vides, et l’immense salle de 3000 places est rarement exploitée, si ce n’est à l’occasion de la magistrale4, événement tenu une fois par an. Surtout le bâtiment, aussi transparent soit-il, peine à s’ouvrir véritablement aux étudiants. Ses espaces restent pour la plupart sous-exploités. Certaines petites salles entrent en concurrence directe avec d’autres prestataires, et restent inoccupées. Si l’opération est le résultat d’une collaboration public-privé financée par le Crédit Suisse, le Swiss Tech est rapidement devenu un gouffre financier pour l’EPFL, qui louait jusque 2024 les locaux pour la somme considérable de 10 millions de francs par an5. Afin de diminuer les coûts d’exploitation de ce projet ambitieux, une rétrocession anticipée qui s’élève à un montant de 140 millions de francs a été effectuée en 2024, rendant la confédération propriétaire de l’ouvrage. Comment expliquer ce manque de rentabilité ?

    Géopolitiques de l’innovation

    Le STCC n’est pas seulement un objet qui appartient au périmètre du campus, bien au contraire, il s’inscrit dans une dynamique à l’échelle du marché mondial. Dès les premières lignes de la commande lancée par Patrick Aebischer, il était demandé que le centre devrait « réunir les conditions de modularité, de confort et de technicité à même de nous positionner sur la carte des alternatives aux grands sites urbains américains, européens ou asiatiques »7. Dans un marché de la compétitivité internationale, il est nécessaire de se démarquer pour pouvoir avoir une chance d’attirer des clients internationaux. Par ailleurs le marché de l’événementiel est rude et la compétition bien présente. Diego Frank, responsable du développement commercial du STCC, le confirme et nous confie que « la concurrence mondiale est énorme. Nous perdons beaucoup de congrès parce que d’autres pays européens sont beaucoup moins chers. Par exemple, en Belgique, à Anvers, les salles coûtent moitié moins cher, tout comme le service de restauration, à qualité égale. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes meilleurs ». La compétition est tellement forte, continue le responsable, et elle va bien au-delà du continent : « Il y a aussi des pays comme les pays du Golfe, par exemple, qui payent des organisateurs scientifiques pour organiser un congrès dans leur », explique-t-il. Même si Martin Kull, CEO et l’un des propriétaires du STCC affirme que « le SwissTech Convention Center figure parmi les centres de congrès les plus modernes et les mieux équipés au monde »8, nous pouvons remettre en question cette affirmation en la confrontant à la compétitivité mondiale qui réactualise en permanence les classements. Si le STCC se démarquait par sa modularité en partie possible par le Gala System qui n’était que très peu utilisé dans les centres de congrès du monde lors de son inauguration, il va rapidement se faire dépasser par de nouveaux centres. À titre d’exemple aux États-Unis, à Dallas, près de six centres de congrès vont être construits en utilisant le Gala System pour des salles d’une capacité supérieure. Diego Frank souligne que la pandémie du Covid 19 a entraîné une diminution de la rentabilité des centres de congrès :« depuis le covid, notre business s’est complètement écrasé ». Aujourd’hui, de nombreuses conférences se tiennent en ligne, par le biais du numérique, ce qui a drastiquement réduit la rentabilité économique des centres de congrès, lesquels traversent une crise profonde à l’échelle mondiale. À titre d’exemple local, l’Expo Centre SA qui exploite le centre de congrès et foires Forum Fribourg à Fribourg a fait faillite et a été contraint de fermer ses portes en 2021 à la suite de la pandémie. En France, le schéma est le même. Comme nous le lisons dans un article du Monde9 concernant les centres des congrès, les salons et les foires en France: « Premiers à terre, derniers à se relever ? Le secteur de l’événementiel, qui s’était effondré en quelques jours à la survenue de la crise sanitaire en mars 2020, sera certainement l’un des derniers à monter dans le train de la reprise économique. Un coup dur pour une filière qui revendiquait avant la crise 41’000 salariés et dix fois plus d’emplois indirects, selon l’Union française des métiers de l’événement (Unimev). Depuis l’irruption du Covid-19, 18.1 % des postes ont été détruits, d’après une enquête menée auprès 1’100 entreprises adhérentes ». Le STCC n’est ainsi pas le seul centre des congrès à traverser des difficultés économiques. C’est une baisse de rentabilité généralisée se fait sentir depuis plusieurs années. Alors comment faire face à cette crise ? Quelle stratégie l’EPFL veut-elle maintenant adopter ? Quel type de clients faut-il aller chercher ? Le centre doit-il ouvrir ses portes à des clients qui s’écartent du cadre académique de l’EPFL, ou, au contraire, assumer pleinement sa vocation académique au prix de pertes financières ? En réalité, les ambitions ne semblent pas avoir changé depuis l’ouverture du centre. Il est toujours d’actualité que le centre ne puisse accueillir que des évènements en lien avec la portée académique du campus. Cette décision implique de fermer les portes à un grand nombre d’investisseurs et donc d’assumer que le centre ne soit pas rentable. Comme le souligne Diego Frank, « il faut dire que chaque centre des congrès n’est pas profitable. Ils sont très grands, ils nécessitent de beaucoup de staff, beaucoup de technologies, et les investisseurs le savent. Un centre des congrès doit être profitable techniquement, car les centres de congrès sont un multiplicateur pour attirer des gens qui viennent voir des conférences et qui par la suite, remplissent les hôtels, les restaurants, vont acheter dans les commerces. C’est donc ça aussi la stratégie ». À l’heure actuelle, le cristal tend davantage à rayonner ponctuellement qu’à scintiller en permanence. Par ailleurs, l’EPFL exige du centre une rentabilité plus importante. Un paradoxe émerge. Combiner une hausse de la rentabilité et le maintien des ambitions académiques de l’EPFL devient un réel défi.

    Le SwissTech Convention Center, un centre synchronisé aux fuseaux horaires du monde entier.

    À qui appartient le joyau ?

    La modularité, idée centrale du projet permet une grande flexibilité d’usage et d’opportunités évènementielles. Mais à qui profite cette modularité ? Qui occupe réellement ces espaces ? Si le Swiss Tech semble très transparent du fait de ses grandes façades vitrées, pourtant, celles-ci masquent une forme d’opacité d’usage. Les espaces les plus fréquentés par les étudiants, professeurs, chercheurs ou visiteurs sont ceux qui entourent le STCC. Les commerces, l’hôtel, les résidences étudiantes attirent des flux massifs d’étudiants, chercheurs ou professeurs. Si nous pouvions dessiner des centaines de parcours qui se croisent tous les jours à son alentour, il se pourrait bien que presque toutes contourneraient le Swiss tech qui ne leur ouvre que rarement ses portes. Devant l’inoccupation de certains espaces, nous pouvons nous demander pourquoi ne pas le rendre plus perméable à ceux qui fréquentent le site au quotidien. La transparence est requestionnée. Ne serait-il pas l’heure d’ouvrir l’imaginaire et de proposer de nouvelles occupations pour faire vivre le bâtiment en exploitant toutes ses capacités ? Il est l’heure de remembrer les attendus d’un centre qui vit sous différents fuseaux horaires et non pas à l’échelle d’un campus. Comment rendre ce cristal moins opaque ? Entre la philosophie de l’EPFL qui reste inchangée et tous les possibles qu’offre ce lieu, il est peut-être temps de ne plus freiner le développement de ce joyau technologique, capable d’élargir considérablement son rayonnement. Diego Frank souligne le potentiel du lieu qui pourrait s’ouvrir à plus de programmes. « Parfois, je pense qu’on doit penser out of the box et pour le moment, nous sommes très classiques, on fait des conférences et événements scientifiques et médicaux, mais je pense qu’il y énormément de potentiel avec l’e-sports, avec le domaine des IA et surtout avec les 15 000 étudiants de l’EPFL juste à côté de nous. Nous avons du potentiel pour faire plus ici ». Une foule d’événements est possible. Pourrions-nous imaginer une réelle mixité d’usages combinant occupations éphémères et permanentes ? Le STCC ne pourrait-il pas accueillir les chercheurs de l’Innovation Park ? Accueillir des occupations plus pérennes, des programmations mixtes, des espaces partagés plus que des événements privés ponctuels ? Pourquoi ne pas accueillir les Polymanga ? Des spectacles de danse, des chorales, des pièces de théâtre ? Laissons s’exprimer notre imagination pour rendre ce cristal moins opaque mais plus scintillant.

    Entre silences et paroles, un centre qui connait le vide autant que la vie.

    1 Patrick Aebischer cité dans le livre the SwissTech Convention Center EPFL Quartier Nord,École Polytechnique Fédérale de Lausanne », éditions Favre SA, Lausanne, 2014

    2 Jean Luc Rochat, responsable Région Suisse Romande

    3 Patrick Aebischer cité dans le livre the SwissTech Convention Center EPFL Quartier Nord,École Polytechnique Fédérale de Lausanne », éditions Favre SA, Lausanne, 2014

    4 Cérémonie de remise des diplômes

    5 « Le SwissTech Convention Center passera aux mains de la Confédération ». Le Temps, 29.06.2022

    6 Patrick Aebischer cité dans le livre the SwissTech Convention Center EPFL Quartier Nord,École Polytechnique Fédérale de Lausanne », éditions Favre SA, Lausanne, 2014

    7 Martin Kull, CEO et propriétaire

    8 Vermeylen Margot, « Evénementiel : pour la reprise, rendez-vous à la rentrée ». Le Monde, 03.07.2021

  • L’Unithèque s’agrandit

    Entre dialogue et décalage : l’extension de l’Unithèque à l’épreuve de son modèle

    Mathias Rouiller et Meg Varone

    Aménagement provisoire lors de l’ouverture du 26 mai 2025.

    Un héritage à prolonger 

    Située au cœur du campus de Dorigny, l’Unithèque représente un emblème dans le paysage universitaire de Lausanne. Conçue par Guido Cocchi en 1983, elle incarne un geste architectural fort, mêlant paysage, avec son panorama sur le lac et les alpes et volumétrie, comme son implantation en amphithéâtre suivant la topographie de la parcelle. Avec l’essor démographique de l’Arc lémanique et l’augmentation du nombre d’étudiants à l’UNIL, une extension devenait indispensable pour répondre aux besoins des utilisateurs. Pour se faire, l’État de Vaud et l’UNIL prévoient de construire une extension visant à multiplier par deux la capacité du bâtiment existant. Lors du concours, certains architectes ont choisi de respecter l’extension proposée par Cocchi, en s’inscrivant à l’arrière du bâtiment existant. D’autres, en revanche, ont pris le parti du détachement, abordant le projet comme une occasion d’introduire une nouvelle architecture.

    Le bureau Fruehauf, Henry & Viladoms, lauréat du concours, relève ce défi en proposant une intervention qui prolonge l’esprit du bâtiment, en s’implantant à l’arrière tout en apportant des réponses actuelles aux exigences contemporaines. Cet article propose d’en analyser les concepts à travers quatre axes de lecture : implantation, typologies, échelles et atmosphères.

    Entre effacement et mise en scène

    L’extension de l’Unithèque s’inscrit dans une démarche attentive à la logique d’implantation du bâtiment original conçu par Guido Cocchi. À l’époque, l’architecte prévoyait que la bibliothèque puisse s’agrandir dans le temps. Il rejetait l’idée d’une prolongation du bâtiment en arc de cercle, estimant qu’elle créerait des parcours excessivement longs et peu fonctionnels. Il proposait au contraire un agrandissement à l’arrière, dans le prolongement naturel de la pente.

    Le projet respecte cette vision en implantant le nouveau volume en retrait et dans la continuité de la topographie. Loin de détourner l’attention de la façade lacustre emblématique, il préserve son rôle principal dans le dispositif du campus. L’extension reprend la volumétrie en éventail du bâtiment existant, lui permettant de s’intégrer dans l’ensemble sans chercher à rivaliser formellement.

    Le nouveau geste architectural reste conséquent mais presque invisible depuis les espaces publics principaux, dans une volonté affirmée de ne pas perturber le caractère paysager du site. En plan comme en coupe, le bâtiment devient un seul corps continu, articulé autour de la pente, où les deux parties se rejoignent. Cette intégration topographique rend la transition fluide entre l’existant et le nouveau, tout en prolongeant l’esprit de discrétion défendu par Cocchi.

    En haut l’Unithèque telle que conçue par l’architecte Cocchi, en bas le chantier de l’extension à l’arrière du bâtiment.

    Terrasses, transitions et clarifications spatiales

    Le plan de l’extension s’inscrit dans la continuité du schéma en éventail développé par Cocchi, dont la géométrie répondait déjà à une logique de rationalisme structurel et d’optimisation des vues. Ce choix permet non seulement une résonance formelle à l’existant, mais il prolonge aussi l’organisation extérieure en terrasses, véritable enjeu typologique du projet initial.

    L’espace se développe à partir d’un nouveau parcours qui débute dès l’entrée principale et guide l’usager à travers une succession de plateaux organisés en cascade. Cette nouvelle circulation intérieure offre une transition fluide vers l’extension tout en mettant en scène la pente naturelle du terrain.

    Le lien entre les deux bâtiments n’est pas seulement structurel ou fonctionnel : il devient perceptible par des jeux d’ouvertures notamment sur le plateau reliant existant et extension et par la mise en scène d’un balcon intérieur créant un dialogue visuel entre les niveaux supérieurs. Ce système contribue à maintenir une certaine cohérence typologique, sans renoncer à une réinterprétation contemporaine des logiques d’usage.

    La proposition d’agrandissement de Cocchi qui s’inscrit à l’arrière de l’existant,

    Le plan lauréa par le bureau Fruehauf, Henry & Viladoms.

    Entre bibliothèque de proximité et geste institutionnel

    L’architecture de Cocchi adopte une échelle modeste où les portées sont limitées. L’espace y est dense, feutré, à taille humaine, renforçant le caractère accessible du lieu. L’extension s’inscrit dans une autre logique. Si elle reprend la structure en terrasses, elle adopte une échelle plus institutionnelle. Les grandes portées, la hauteur des volumes, la dissimulation des éléments techniques évoquent davantage l’univers muséal que celui d’une bibliothèque et la filiation avec le nouveau MCBA  semble équivoque. L’absence de vue sur le lac, compensée par la générosité des volumes intérieurs, révèle une volonté de créer une forme de monumentalité intérieure.

    La suppression du campanile initialement prévu a recentré le projet sur une volumétrie plus contenue. Ce retrait contribue paradoxalement à renforcer la cohérence d’échelle avec l’ensemble existant, tout en évitant une surenchère formelle. À la place, pour marquer le nouvel accès au bâtiment, un portique d’entrée a été aménagé. Il vient remplacer l’entrée initiale, désormais trop petite et inadaptée à l’échelle du nouvel ensemble.

    Initialement estimée à 71 millions, la facture finale de l’extension de l’Unithèque pourrait atteindre 98,2 millions de francs, suite à trois crédits supplémentaires accordés par le Conseil d’État vaudois. Les raisons de cette hausse tiennent à des imprévus géologiques, à des coûts de construction sous-évalués, mais aussi à des choix qualitatifs : augmentation du recours au bois, amélioration du traitement de l’air pour les collections patrimoniales, et extension du champ photovoltaïque initialement prévu.

    L’ambiance domestique de l’ancienne bibliothèque.

    La monumentalité du nouveau projet avec ses portées de plus de 30 mètres.

    Du domestique au public

    Dans le bâtiment original, l’ambiance est chaleureuse : moquette orange, détails en bois, lumière diffuse. Cocchi rend visible la technique de l’édifice, dans une logique presque didactique, où l’étudiant comprend l’espace qu’il occupe comme si le bâtiment était un livre ouvert qu’il peut consulter. (Nadja Maillard, 2013)

    A l’inverse, l’extension adopte une matérialité plus brutale marquée par la dominance du béton, des teintes neutres et un systèmes technique dissimulé. Selon les architectes, quelques éléments en bois viennent nuancer cette atmosphère : les mains courantes, le mobilier et le plafond du desk. Néanmoins, leur présence reste très ponctuelle. Ce choix, arrivé tardivement pendant l’exécution, répond autant à des contraintes budgétaires qu’à une volonté d’instaurer une ambiance chaleureuse à l’ensemble très minéral du projet. On assiste alors à une forme de non-choix dans l’expression de la matérialité, qui révèle une atmosphère faite de compromis, ni réellement affirmée ni vraiment contextuelle. Peut-on encore y reconnaître l’esprit de l’UNIL ?

    L’utilisation du métal dans les étagères, mise en place pour des raisons de délai et de conservation des ouvrages, reprend certes la matérialité des rayonnages du bâtiment initial. Pourtant, la perception générale diffère : d’un lieu chaleureux et convivial, on passe à un d’espace monumental et glacial.

    Une continuité interprétée

    L’extension de l’Unithèque ne s’inscrit ni d’une rupture radicale, ni d’une imitation servile. Elle s’inscrit dans un dialogue critique avec l’existant, prolongeant certaines intentions fondatrices, ancrage topographique, géométrie en éventail ou encore une organisation en terrasses, tout en assumant une nouvelle matérialité, une échelle amplifiée et une atmosphère résolument institutionnelle.

    Plutôt qu’un prolongement littéral, le projet propose une relecture contemporaine des besoins universitaires : accueillir un plus grand nombre d’usagers, intégrer des fonctions complémentaires, répondre à des normes techniques plus complexes. Il incarne une vision ambitieuse de l’espace académique. Toutefois, cette ambition soulève des interrogations.

    Est-il nécessaire de déployer un tel dispositif spatial pour répondre aux usages ordinaires d’une bibliothèque ? Une telle monumentalité est-elle justifiée, ou risque-t-elle de créer une distance symbolique entre l’architecture et ses usagers ?

    Cela dit, la visite in situ nuance ces réserves. Ce que l’on pouvait craindre d’étouffant ou de démesuré à la lecture des plans, se révèle, dans l’expérience sensible de l’espace, étonnamment accueillant. La lumière, la clarté des volumes et la fluidité des parcours offrent un cadre de travail à la fois impressionnant et serein. On s’y projette aisément comme étudiant, porté par une spatialité généreuse, silencieuse et maîtrisée.

    Reste à savoir ce qu’en diront les véritables usagers : les étudiants eux-mêmes, lorsque l’ensemble du bâtiment, extension et rénovation comprise, sera pleinement accessible et pourra être vécu au quotidien. C’est sans doute là que se jouera, en définitive, le véritable verdict architectural qui a débuté en mai dernier par l’ouverture partielle de l’espace.

    Sources

    BAUMANN, Adrian, 2023. Le chantier de l’Unithèque se dévoile. BCUL [en ligne]. 30 août 2023. Disponible à l’adresse : https://www.bcu-lausanne.ch/la-vie-a-la-bcul/le-chantier-de-l-unitheque-se-devoile/

    BONARD, Clément et ATS, 2024. Université de Lausanne : Nouvelle hausse des coûts des travaux de la « banane » . 24 Heures [en ligne]. 19 janvier 2024.
    Disponible à l’adresse : https://www.24heures.ch/universite-de-lausanne-nouvelle-hausse-des-couts-des-travaux-de-la-banane-689069861067

    Competitions Espazium, 2015. Extension du bâtiment Unithèque à Dorigny, une nouvelle bibliothèque pour l’Université de Lausanne. [en ligne]. Disponible à l’adresse : https://competitions.espazium.ch/fr/concours/decides/extension-unitheque-dorigny-nouvelle-bibliotheque-universite-lausanne

    MAILLARD, Nadja, 2013. L’Université de Lausanne à Dorigny.
    ISBN 978-2-88474-280-1

    SUISSE, Radio Télévision, 2015. La bibliothèque universitaire lausannoise va s’agrandir à Dorigny. rts.ch [en ligne]. 2 février 2015. Disponible à l’adresse : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/6508792-la-bibliotheque-universitaire-lausannoise-va-sagrandir-a-dorigny.html

    SUISSE, Radio Télévision, 2024. La facture de l’agrandissement de la « Banane » ne cesse de gonfler. rts.ch [en ligne]. 19 janvier 2024. Disponible à l’adresse : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/14637745-la-facture-de-lagrandissement-de-la-banane-ne-cesse-de-gonfler.html

    POEL, Cedric van der, 2016. Le poids de l’histoire. [en ligne]. 30 mars 2016.Disponible à l’adresse : https://www.espazium.ch/fr/actualites/le-poids-de-lhistoire

  • Journal de bord – Anthropole

    Journal de bord – Anthropole

    En l’an 1987, après trois ans de construction, l’Anthropole voit le jour. Magnifique vaisseau de béton conçu par Mario Bevilaqua, Jacques Dumas et Jean-Luc Thibaud, qui voulaient, par cet objet, créer une « machine à échanges ». Ce lieu aura servi pendant de longues années.

    Benoît Boegli et Zohra Geinoz

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    Départ en mission
    Le capitaine Alex March Fourc nous a appelés pour une mission, celle-ci consiste à explorer l’Anthropole ¹. En ce jour du 17 Mars, nous arrivons face à une impressionnante masse. Cette forme nous évoque un sentiment d’agressivité. La coque, avec sa géométrie à redents, semble être là pour défendre le mécanisme intérieur.

    Lorsque nous franchissons la grande porte de verre qui se replie à l’intérieur de sa masse, un sentiment d’immensité s’installe. La prédominance du béton nous paraît austère. Un réseau de tuyaux bleus parcourt le plafond, il semble alimenter une machine. Le lieu paraît vivant.
    Photo porte, 2049_03_17

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    Rencontre avec le lieu
    Cela fait maintenant quelques jours que nous parcourons la station. Nos premières interactions avec la population qui y réside sont minimes. Nous avons l’impression de leur paraître invisibles. C’est à l’heure des repas que le monde s’active. En dehors de ces moments-là, ils reprennent leur quartier et nous nous retrouvons seuls. Quelques externes, venus de Géopolis ou d’Internef², utilisent ponctuellement les lieux mais retournent très rapidement chez eux.

    Nous ne savons pas encore très bien où nous nous trouvons. Nous errons à travers de rampes, d’escaliers, de passerelles : des éléments qui se mélangent et qui brouillent notre orientation.
    Photo interstice, 2049_03_24
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    Labyrinthe
    Nous descendons pour remonter et montons pour redescendre. Une rampe grimpe, nous l’empruntons. Nous pensons être au rez-de-chaussée supérieur. Des vitrines, des bruits de caisses enregistreuses, des affiches recouvrent les murs. Le plafond est plus bas ici, comme si la gravité s’accentuait. 

    Puis les escaliers, deux en demi-cercle. Nous choisissons l’un d’eux, il nous mène à un palier, puis au niveau supérieur et s’arrêtent brusquement.

    D’ici, deux autres escaliers, centraux et plus monumentaux. L’un en spirale et l’autre en croix, nous choisissons le premier, celui qui nous fait face. Nous comprenons peu à peu que l’escalier est une double hélice. Les deux volées parallèles, qui ne se rencontrent jamais, nous confirment que même les escaliers sont imaginés pour nous désorienter. C’est comme si l’architecture nous refusait les rencontres spontanées³.

    La lumière zénithale située au sommet des escaliers nous entraîne au dernier niveau, le plus lumineux jusqu’ici, les autres étages étant quelque peu sombres. Un immense couloir s’étire; des angles en béton, inclinés à 45° rompent systématiquement la perspective et se déroulent comme l’intérieur d’un squelette⁴.

    L’architecture du lieu ne semble pas conçue pour faciliter nos déplacements. Elle nous perturbe; notre perception de l’espace est biaisée, nos sens sont brouillés.
    Photo escalier, 2049_03_28

    2049_03_28
    Les salles de travail 
    Nous remarquons des modules de travail filant sur toute la périphérie de l’enveloppe. Un couloir étroit sépare une deuxième ceinture de modules, qui se répètent à l’intérieur du plan. Ces derniers sont particulièrement exigus, ne bénéficient d’aucune fenêtre et sont tournés vers l’intérieur. L’extérieur est effacé. Nous nous questionnons sur la viabilité de ces espaces.

    La configuration du plan génère des géométries de salles variables, toutes soumises à une volonté formelle. Comme si l’architecte avait sculpté une idée plutôt que pensé un usage.
    Photo plan, 2049_03_28

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    Rencontre avec un usager
    Nous avons discuté pour la première fois avec un résident.  Comme nous, à son arrivée, il était désorienté. Il avait du mal à se repérer au milieu des couloirs et des numérotations de salles quelque peu complexes. Parfois, il lui arrivait de partir dans la mauvaise direction, comme tout est quasi symétrique ici. Et même après plusieurs années à bord, il lui arrivait encore de se tromper d’escalier. Il le définissait comme « un labyrinthe, sans vraiment en être un, un endroit dans lequel tu es toujours perdu tout en sachant plus ou moins où tu es »⁵.

    Il nous raconte aussi qu’à mesure qu’il avançait dans les couloirs, il constatait la fragmentation répétitive des espaces. Partout, des petites salles. L’aménagement de ces dernières, dicté par la forme globale, plus que par ceux qui y vivent. Il se demandait si la conception des plans n’aurait pas pu être pensée plus simplement et pour les usagers.

    Lorsqu’il parcourait les couloirs, nous dit-il, il sentait constamment la lourde ambiance du lieu s’imposer à lui, sombre et constante. L’espace devait alors être éclairé artificiellement tout au long de la journée, peu importe les saisons.

    À ses mots, nous comprenons que quelque chose l’intriguait ici: L’esthétique⁶ du lieu, qui, malgré le temps restait belle et intacte.
    Photo couloir, 2049_04_02

    2049_12_12
    Orientation au sein du lieu
    Cela fait quelques temps que nous voyageons, nous sommes familiarisés avec les lieux. Nous avons nos points de repère, que ce soit la signalétique colorée ou les formes des escaliers. Nous avançons désormais sereinement.

    2049_12_20
    Galerie marchande 
    Dans la partie inférieure, quelques commerces y sont installés. On y trouve le nécessaire pour le voyage. L’un des vendeurs nous a expliqué que les choses ont bien changé, et que cela ne fonctionne plus comme à l’époque. Les résidents ne restent plus à bord en permanence et, souvent ils repartent vers d’autres stations environnantes. 

    Tout comme le premier résident que nous avons vu, il raconte son expérience ici, ses premiers souvenirs à bord, et notamment comment il s’est perdu au milieu de ce « labyrinthe »⁷.

    Lui qui est là depuis de longues années déjà, trouve également que le lieu a été pensé d’une drôle de façon, avec beaucoup d’espaces inutilisés, dans lesquels il ne se passe presque rien.
    Photo galeries marchandes, 2049_12_20

    2049_12_28
    Machinerie
    Aujourd’hui, nous avons fait la rencontre de la personne qui s’occupe de la machinerie. Il nous a raconté le fonctionnement du lieu. Malgré ses nombreuses années d’utilisation, l’Anthropole a été très bien entretenu. La majorité des pièces sont d’origine et fonctionnent encore. L’éclairage a dû être changé il y a quelques années. Les anciens tubes néon ont été remplacés par un équipement plus optimal⁸. Les prochaines interventions prévues concernent le changement des monoblocs de ventilation. La structure interne n’a subi aucun choc contrairement à sa coque qui, elle connaît quelques infiltrations. En bref, sa mécanique fonctionne bien, mais par sa taille et ses traces du temps, l’objet est particulièrement énergivore⁹.

    Maintenance 
    C’est à ce niveau-là également, que nous avons discuté avec l’homme en charge de l’entretien de la station. Un homme attachant, qui a appris à connaître ce lieu et qui le chérit tant. Avant d’arriver ici, il a fait quelques années ailleurs, et depuis qu’il a posé pied à bord, il n’a jamais souhaité changer d’endroit. Il se sent si bien entre ces murs, qu’il parcourt chaque jour. Ces murs, placardés d’affiches de propagande diverses¹⁰, dont il est seul à devoir se débarrasser.
    Pour que chacun se sente aussi bien que lui, il a décidé d’aménager les interstices inutilisés pour que les résidents puissent y séjourner de manière un peu plus intime et plus tranquille que dans les espaces communs. À sa manière, il prend aussi soin du lieu que des gens qui y vivent.
    Photo affiches, 2049_12_28

    Notes d’observations_
    1. Analyse psycho-spatiale; science du futur basé sur la psychologie de l’espace       pour vérifier l’habitabilité d’un lieu.

    2. Exemple de stations qui gravitent à proximité d’Anthropole.

    3. Sentiment contraire à la volonté des architectes de créer une «machine à échanges», mentionné dans l’ouvrage «du BFSH2 à l’Anthropole»

    4. Observations basées sur les plans de la station.

    5. citation tiré de notre première rencontre avec un usager.

    6. L’Anthropole, immense et labyrinthique, nous évoque une esthétique sublime technologique, sensation de vertiges et de perte de repères.

    7. citation tiré de notre rencontre avec le marchand.

    8. Rénovations mentionnés lors de l’échange avec l’homme en charge de la machinerie.

    9. informations sur la consommation des différents bâtiments de l’UNIL tiré du document «EMPD Centrale de chauffe - UNIL»

    10. Affichage autorisé au deux premiers niveaux de l’Anthropole, débarrassé une fois par semaine par le concierge.
  • Semestre Printemps 2025

    Semestre Printemps 2025

    Intervenant·es du cours

    Leo Fabrizio, photographe, Lausanne

    Françoise Fromonot, architecte et critique d’architecture, professeure ENSA Belleville (Paris)

    Anna MacIver-Ek, architecte et enseignante (MacIver-Ek Chevroulet, Zurich)

    Sujets abordés

    – Structure des médias liés à l’architecture, l’immobilier, la construction et la culture du bâti (MF)

    – La photographie comme dispositif d’enquête (LF)

    – Pratique de la critique et histoire de la revue Criticat (FF)

    – Évaluation et Système de qualités Davos (MF)

    – La critique par le projet et stratégie du care (AM-E)

    Corpus d’étude

    Campus lausannois UNIL-EPFL